Provence - © novembre 2008
Les risques liés à l’exposition aux champs électromagnétiques présentent des caractéristiques particulières qui résultent des propriétés des champs électromagnétiques et des modes d’interaction de ces champs avec la matière en général et avec les organismes biologiques en particulier. Dans un souci d’exactitude, il faut comprendre à la fois l’estimation rationnelle – fondée sur des connaissances objectives – et la perception subjective du risque.
Cette dualité du risque, ainsi que les écarts qui apparaissent entre son évaluation et sa perception, ont été la motivation première et le guide de ce site.
'électricité joue un rôle clé dans la société moderne. Elle sert à l'éclairage des maisons, à la préparation des aliments et au fonctionnement des ordinateurs et d'autres appareils électroménagers tels que les téléviseurs et les radios. En France, les appareils branchés sur une prise de courant murale fonctionnent au moyen d'un courant électrique qui se propage selon un mouvement de va-et-vient à une fréquence de 50 périodes par seconde (50 hertz).
haque fois que l'on utilise l'électricité et des appareils électroménagers, on s'expose à des champs électriques et magnétiques (d) de fréquences extrêmement basses (ELF). Le terme « extrêmement basse » désigne toute fréquence inférieure à 300 hertz. Les CEM produits par le transport et l'utilisation de l'électricité font partie de cette catégorie.
e plus, durant ces dernières décennies, l’utilisation croissante des ondes électromagnétiques dans toute la gamme des fréquences, qui sont de plus en plus présents dans la plupart des secteurs de l’activité humaine en raison des progrès de l’industrie électronique, suscite de fait toujours plus d'inquiétude et alimente les spéculations. A présent, tous les habitants de notre planète y sont exposés peu ou prou, les niveaux d'exposition continuant toutefois d'augmenter globalement à cause de la diffusion des techniques concernées.
Il est indubitable qu'une exposition de courte durée à des champs électromagnétiques très intenses peut être dangereuse pour la santé. Sans tomber dans la paranoïa, les craintes qui se manifestent dans le public concernant surtout les éventuels effets à long terme que pourrait avoir une exposition à des champs électromagnétiques d'intensité inférieure au seuil d'apparition de réactions biologiques aiguës, semblent légitimes. Malgré de nombreuses recherches, rien n'indique pour l'instant que l'exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine, mais le principe de précaution édicté par l’OMS rappelle que lorsqu’il y a un doute il vaut mieux prévenir et mettre en place des mesures aussi basses que possible (principe ALARA).
La notion de prévention est étroitement liée à celle de distance et de temps d’exposition. Il faut donc passer au crible une bonne fois les lieux où l’on séjourne longtemps, et prendre des repères dans les pièces de jour où la durée d’exposition à une source polluante donnée est importante afin de ne pas cumuler ces temps en gardant bien à l’esprit que chacun est différent avec un système de défense, une sensibilité etc... qui lui sont « propres ». Ainsi à un même exposition certains ne manifestent que peu ou pas d’effets ..., et d’autres seront plus ou moins perturbés (hypersensibles) jusqu’à des pathologies chroniques graves ou profondes. Les enfants, en pleine croissance, semblent plus réceptifs à ces risques. De plus il s’agit souvent de cofacteur ou de « synergie activatrice ». Les programmes européens de prévention de santé s’orientent vers cette nouvelle considération des cofacteurs ou de synergies dans les pollutions environnementales. Il faut aussi savoir que nombre de ces études sont financées par les producteurs du risque ... comme il a été démontré pour l’amiante ou d’autres sujets encore d’actualité en santé publique.


Des troubles non spécifiques et plus ou moins bénins (fatigue, irritabilité, troubles de la concentration et de la mémoire, troubles du sommeil, troubles de l'appétit et de la digestion, maux de tête, vertiges; douleurs, anxiété, tendances dépressives voire suicidaires, réduction de la libido), n'ont été rapportés que par certains individus suite à l'exposition aux champs électromagnétiques - on parle alors d’"hypersensibilité électromagnétique".
Cette relation est contestée car aucun mécanisme biologique actuellement connu ne peut expliquer ces symptômes … Ce qui ne veut pas dire qu'elle n'existe pas.
On entre probablement ici dans le champ de la variabilité individuelle et biologique qui fait que les sujets ne réagissent pas tous de la même façon à leur environnement en général, aux champs électromagnétiques en particulier.
Plusieurs études rapportent l'apparition d'un phénomène uniquement pour un niveau d'intensité et/ou pour une fréquence donnée ; on nomme ce phénomène "effet fenêtre". Cette observation complique beaucoup l'interprétation des résultats des nombreuses études scientifiques déjà réalisées.
Les champs électriques et/ou magnétiques variables dans le temps peuvent interagir avec le corps humain, on parle souvent de couplage, en générant des phénomènes dont l'intensité et la nature dépendent de la fréquence en cause :
• en induisant dans le corps des courants électriques, une modification du comportement de certaines molécules
• en provoquant une absorption d'énergie qui élève la température de certains tissus ;
• en interagissant avec des dispositifs médicaux.
Les pathologies qui peuvent, selon certains, en découler vont de troubles mineurs et non spécifiques regroupés sous le vocable d’électrosensibilité, à des dysfonctionnement neurologiques, hormonaux ou immunitaires, voire des processus tumoraux.
L'association entre ces pathologies et l'exposition aux champs électromagnétiques est loin d'être unanimement reconnue par la communauté scientifique.
De nouvelles évaluations sont en cours dans les institutions sanitaires internationales afin de faire le point.



Au total, beaucoup d'expérimentations, peu d'études épidémiologiques avec des effectifs et une durée d'observation suffisants, des résultats controversés, parfois contradictoires…
Actuellement, seules certaines nuisances comme les courants induits dans le corps humain par les basses fréquences, les réactions humaines liées aux courants de contact et les effets thermiques dans les tissus provoqués par les hautes fréquences sont unanimement reconnues.
Néanmoins, quelques arguments doivent amener à rester prudent en ce qui concerne les effets controversés :
• les études qui les mettent en évidence utilisent souvent des expositions faibles et des durées d'exposition longues, alors que les études qui les réfutent utilisent, au contraire, des expositions élevées et des expositions courtes. Il n'est pas anormal que des études n'ayant ni les mêmes objectifs, ni les mêmes méthodologies rapportent des résultats différents, mais il se trouve que ce sont les expositions faibles sur une longue durée qui concernent la population générale et donc celles qu'il faut considérer avec le plus d'attention ;
• un "effet fenêtre" est souvent rapporté, ce qui peut rendre très délicat l'évaluation de l'exposition et la recherche d'une relation dose-effet. L'absence d'une telle relation, souvent avancée pour réfuter l'existence d'un effet néfaste, doit donc être considérée prudemment ;
• l'évaluation de l'exposition individuelle aux champs électromagnétiques est très difficile, d'où un risque important de biais dans les protocoles d'étude ;
• les effets à long terme d'une perturbation légère mais chronique des mécanismes de défense ou de régulation neurohormonale sont très mal connus ;
• la susceptibilité individuelle, comme dans toute pollution, semble jouer un rôle important dans l'impact des champs électromagnétiques sur la santé.
D'autre part, il ne faut jamais perdre de vue que les intérêts économiques ou sociétaux en jeu, de même que la "relation" individuelle que chacun entretient avec les objets qui sont présents dans sa vie, choisis ou imposés, sont des éléments importants de subjectivité qui peuvent venir "polluer" l'analyse rationnelle des risques, soit pour les minimiser, soit pour les surévaluer.
Au total, des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer précisément le risque sanitaire à long terme de l'exposition aux champs électromagnétiques. Certaines sont en cours mais ne donneront de résultats que dans plusieurs années, comme, par exemple, une étude prospective européenne sur l'utilisation du portable.
En attendant, le "principe de précaution" tellement à la mode (à juste titre) s'impose et peut se résumer de la façon suivante : toute pollution électromagnétique inutile doit être supprimée.
Il ne reste plus qu'à définir ce qui est inutile et pour qui …





Mise à jour des risques pour la santé et pertinence de la mise en oeuvre du principe de précaution